12 min _ oct. 2008 coul. _ mini-dv (filmé en 2006 _ Dyptique avec "Des pommes…")
Une autre peinture de nature morte, sur le motif et en direct. Par des plans répétés, la caméra revient sur son modèle, développe la manière dont le filmage amène le fruit. Du haut du pied de tomate à la motte de terre, une méditation sur le passage du temps.
"Vous réglez toutes choses avec mesure, avec nombre et avec poids." (Sagesse, XI, 21)
15 min _ X 2008 coul. _ mini dv (filmé en sept. 2006)
Un périmètre restreint dans les herbes au pied des pommiers. La caméra s'aventure dans la nature morte. Le tableau se dépeint au fur et à mesure, se découvre dans la durée.
17 min _ VIII 2008 coul. _ mini dv (filmé en août 2006)
Le lieu palpite. « Vais-je répondre à l’appel du lieu ? Vais-je obéir à sa douce convocation ? Est-il permis que je me laisse charmer par cette attirance ? ». Ma réponse à ces questions qui n’étaient alors pas conçues comme telles, pas formulables dans ce présent-là d’alors, ma réponse a été « oui ». Par en dessous, dans l'ombre des frondaisons, je filme ce mouvement en métamorphose, les reflets d'un étang hors champ.
Je me souviens qu’en visionnant les rushs j’avais été surprise de découvrir cette image (petite ci-dessous). Je ne me souvenais pas de l’avoir filmée sciemment. J’avais dû l’enregistrer par erreur. Mais cette image enregistre autre chose de plus profond & signifiant. C’est un regard fixe sur un détail comme lorsque notre propre regard s’absente soudain, un instant, parfois, comme happé de l’intérieur, une question, un doute, un regard qui se demande, aux prises à une interrogation profonde qui ne se formule pas. Cette image se demande, et ce durant 12 secondes.
Ce qui donne cette vidéographie « Dans une certaine lumière, in marginem » de 17 minutes, que j’ai mis deux longues années, mois pour mois, à admettre. Et que j'inclus dans ce journal de bord des vidéographies rassemblées sous le titre « Machina perceptionis ».
Voir aussi "Une image qui se demande" dans le blog "Machina perceptionis" : http://treuilsanaturemorte.blogspot.com/2008/08/une-image-qui-se-demande.html
5 min 40 _ IV 2008 coul. _ mini dv filmé à Catania en février 2008 1ère vidéographie de Sicile [21ème Festival Instants vidéo, nov. 2008 Rencontres Traverse Vidéo, mars 2009]
Quête de la délectation dans la bousculade du réel. Souvenir du marché aux poissons de Catane ville éminemment baroque au pied de l'Etna (Sicile).
NOTES DU 1er MAI 2008
Spatola, épée, lames souples enrubannées. Ce poisson ruban-miroir où la lumière chatoie de reflets pulsatiles comme sur un écran. Je suis à l’interface dans l’intervalle entre poisson et monde alentour je m’efforce de voir, de découvrir quelque chose et ce faisant m’absente c’est la lumière qui m’efface, c’est elle le Lieu omnivoyeur invisible, jusqu’au rouge sang je finis diluée par elle et les bruits, coups, tranchages, mobylettes, sonneries, interpellations, accents… le bruit infini du marché.
Le merveilleux, — la fureur —, le rien.
L’étal des spatules : théâtre d’une nature morte. L’aspect argenté, mercure des écailles, fait jouer la lumière, les reflets colorés comme à la surface d’un miroir. Chair animale fraîchement morte exposée telle un bijou. Joaillerie vivante.